vendredi 26 août 2016

Critères de classement des données d'usinage


Pour structurer les données d'usinage que ce soit dans votre base de données personnel ou dans le logiciel d'un CFAO, il est nécessaire de faire le lien avec la réalité de l’atelier (moyens et procédés). Dans ce cadre l'on doit dans un premier temps définir une structure de classement qui va permettre de retrouver les bons outils avec les conditions de coupe associées. Comme critères de structuration pour un outil donné* vous pouvez utiliser les éléments ci-après :

Groupe Machines ou Machine

§   Machine Ugv

§   DMU50

§  

On classera soit les outils pour un groupe de machines comparables ou alors pour une machine dédiée pour une gestion plus fine (mais plus complexe)



Groupe de matière / Matière usinée       

On classera ensuite les données en prenant en compte la matière usinée. soit sur un niveau macro avec un groupe de matière ou sur un niveau plus fin sur une référence matière.



Type opération

§   Ebauche

§   Finition

§  

Le deuxième niveau doit permettre de classer les outils et les conditions d'usinage  par leur utilisation (Ebauche, Finition etc.)



Matière outil

Si pour un même outil géométrique (Fraise boule Ø10 par exemple) Il existe plusieurs revêtement ou type de plaquette on pourra rajouter un critère lié à la matière de l’outil (type de revêtement) ou le type de plaquette.



Phase

§   Avant trempe

§   Perçage

§   Taraudage/Alésage

§  

Dernier critère de classement on pourra aussi intégrer la notion de phase. Par exemple pour une reprise d’ébauche réalisée avant traitement ou après traitement ou un perçage qui serait réalisé comme simple perçage ou qui nécessiterai par la suite une opération complémentaire comme un taraudage ou un alésage.



La notion de phase est de mon point de vue plus utilisée pour la définition de gamme opératoire. Les conditions d'usinage étant subordonnées à la matière il est possible de définir au travers d'un état matière des conditions différentes. Mais on peut aussi utiliser ce critères dans la définition des conditions par exemple en lien avec une qualité attendue : Si l'on est dans une Phase d'ébauche il n'est pas forcément nécessaire d'avoir un bon état de surface. Les conditions d'usinage peuvent donc être plus sévères.

*Par outil donné j'entend la notion de référence outil ou d'assemblage outil. Dans  les deux cas la longueur totale de l'outil ou la longueur sortie aura une influence sur les données de coupe et implique souvent la nécessité de définir un nouvel enregistrement.

mercredi 24 août 2016

Classement CFAO, ou la règle de 3


A l’école nous avons tous appris la règle de 3 ou règle de proportionnalité, j’utilise la règle de 3 sous une autre forme. J’ai constaté que lors des discussions avec certains commerciaux ces derniers ont tendance à utiliser cette règle lors qu’il s’agit d’évoquer leur base installée. La société qui désire investir dans une nouvelle solution CFAO après les critères objectifs de prix ou de fonctionnalités, s’intéresse souvent à la popularité du système envisagé. Donc à son nombre de clients ou d’utilisateurs. Et c’est là que la règle de 3 arrive :
L’utilisateur : Combien avez-vous de clients en France ?
Le commercial : 30 !
En réalité nous pourrons en compter 10 …

D'où la fameuse règle de 3. Sachant que plus cette base installée est faible et plus cette règle aura tendance à être surutilisé. Donc personnellement, j’ai toujours tendance à appliquer un coefficient correcteur de l’ordre de 3 pour avoir le nombre réel.

Attention ! Je ne dis pas là, que commercial rime avec menteur. Non mentir c’est mal et ça fini toujours pas vous retomber sur la gueule un jour où l’autre. Simplement leur méthode de comptabilité a tendance à différer de votre propre méthode. En effet votre interlocuteur aura pris en compte l’ensemble des clients de son système CRM, là où vous vous attendiez le nombre réel de licence ou de client actif, dans le chiffre annoncé sont inclus toutes les licences enregistrées depuis la création de la société. Donc sont inclus, les clients disparus depuis 15 ans, ceux dont les sociétés ont fusionnées pour ne faire plus qu’une, dans ce cas il applique le principe de la constance des masses 1+1 égale toujours 2. Et, je passe sur les licences de démo, de prêt, celles perdues etc.

Il est donc assez difficile d’avoir une idée de l’audience réel d’une solution chacun se proclamant Leader de quelque chose. De plus dans certains cas on s’aperçoit que le nombre de licence vendu n’a rien à voir avec la réelle utilisation du produit, particulièrement en FAO.

Il existe bien des sociétés spécialisées qui publient annuellement des rapports par secteur d’activité. Pour la CFAO le plus connu est l’américain CIMData (http://www.cimdata.com). Qui publie pour la modique somme de 2995$ son rapport anuel : http://www.cimdata.com/en/online-store/market-analysis-reports/product/161-2016-cam-market-analysis-report.

Et dont certains éditeurs s’empressent de relayer une partie de l’information, notamment quand leur nom apparait en première position sur une des analyses comme (Figure 1) :
Ou là :

Figure 1 Données CIMData
J’ai pour ma part toujours eu un peu de mal à vraiment faire confiance à ces chiffres et dans les deux exemples précédents on trouve pour les mêmes années des classements différents. Je suis assez proche de rejoindre ce qui est écrit dans ce post ou l’auteur reprenait les propos de l’ancien directeur d’AlphaCAM qui disait «Be aware that the CIMDATA report simply quotes figures for the number of customers given to them by the vendors«. Donc là aussi la règle de 3 doit s’appliquer.

Pour ma part j’ai essayé de faire mon petit classement en utilisant une autre source de données qui vaut ce qu’elle vaut mais qui est simple à vérifier. Aujourd’hui les médias sociaux sont devenus un incontournable de notre société et en terme de média professionnel LinkedIn (Figure 2) est devenu un des incontournables.
Figure 2 Réseau LinkedIN
La méthode d’analyse
J’ai donc repris pour les entreprises de la CFAO le nombre de personnes abonnées sur la page LinkedIn des sociétés. En partant du principe que l’utilisateur d’un système aura tendance à chercher à suivre l’activité de l’outil numérique qu’il utilise, notamment si il est satisfait de ce dernier. Les grincheux me diront que l’on va aussi trouver dans le total des abonnés, les concurrents inscrits pour faire de la veille. Ok, mais dans ce cas je considère que si l’on regarde ce que vous faites, c’est que vous êtes potentiellement intéressant. Mieux vaut être suivi que suiveur.

Les données sont donc issues du nombre d’abonnés à une entreprise sur le réseau LinkedIn au 24/08/2016 (Figure 3).
Figure 3 Abonnés LinkedIn
Il est à noter que j’avais déjà enregistré les mêmes chiffres en début d’année et que si le nombre d’abonnés a progressé pour chaque entreprise le classement n’a pas bougé en 6 mois.

Etant donné que pour certaines grosses entreprises, il est difficile de séparer l’activité FAO du PLM ou de la CAO j’ai donc fait trois catégories une partie CAO/PLM avec Autodesk, Dassault, PTC et Siemens. Un autre groupe avec des sociétés plus reconnus dans le domaine de la FAO mécanicienne (Les solutions FAO du travail de la tôle ne sont pas intégrées dans cette liste par exemple) . Et enfin un dernier groupe plus consacré à la partie Simulation.
CAO/PLM 

Premiers groupe les solutions globales où il est difficile de pouvoir classer par activité la société (Figure 4).
Rank Société Followers CAO/PLM
1 Autodesk 165885
2 Dassault Systemes 91619
3 PTC 79283
4 SolidWorks 68866
5 Siemens PLM 63459

Le classement semble assez logique en effet Autodesk avec la multitude de produits offerts couvre aussi bien la mécanique, que le génie civil, l’animation, le design. Il est probable que ce soit le numéro un même si je suis bien conscient que l’on compare ici un peu des choux et des carottes.
Figure 4 Classement CAO/PLM

FAO
La partie qui nous (qui m’intéresse le plus) (Figure 5). Là aussi ça semble assez logique, pour bien faire il faudrait pourvoir regrouper tous les produits de VERO (aujourd’hui chez Hexagone métrologie) et Delcam risque bientôt de disparaitre pour passer dans la nébuleuse Autodesk donc profitons en tant qu’il est encore temps. Je suis un peu surpris par la place d’OpenMind, mais étant donné une activité assez forte sur LinkedIn ceci peut faire monter le classement. Et je suis aussi étonné par la place de BobCad-CAM qui est un produit que l’on ne trouve pas sur le marché européen. Mais d’autres sondages (sujet à caution parait-il) vue récemment plaçaient ce produit en bonne position. C’est un produit d’entrée de gamme qui peut certainement trouver une audience auprès des petites structures.
Rank Société Followers FAO
1 Mastercam 5318
2 Delcam 4990
3 DP Technology 2639
4 BobCad-CAM 2324
5 GibbsCAM 2292
6 OpenMind 1697
7 Cimatron 1638
8 Vero Software 1519
9 Missler 1310
10 SolidCAM 1104
11 ZWSoft 683
12 Sescoi WorkNc 589
13 EdgeCam 564
14 Tebis  307
15 CamWorks 245
16 Alphacam 243
17 HSMWork 195
18 NCG CAM 146
19 MecSoft 140
20 SprutCAM 101
21 GO2CAM 91
22 ERCII (e-NC) 22
Figure 5 Classement FAO
Un petit encouragement pour nos petits Français de queue de peloton. Et comme au jeu olympique on se consolera avec au moins un français dans les 10 premiers.
Simulation
Enfin pour la partie simulation (Figure 6), j’aurais personnellement pensé que SPRING se classerait avant ICAM, peut être que l’activité postprocesseur sur le marché nord-américain lui donne une meilleur notoriété.
Rank Société Followers Simulation
1 CGTECH 1223
2 ICAM 1074
3 Spring 509
4 IMS 128
5 Roboris LTD 71
 
Figure 6 Classement Simulation
Conclusions
Voilà, pas de conclusions à ces chiffres, c’était juste une méthode comme une autre pour établir un classement sans débourser 3000$. Nous dirons que s’il ne préjuge en rien des capacités techniques des produits il permet de mesurer l’estime numérique des sociétés.